Monero (XMR) est connu pour sa confidentialité extrême, alors gare au fisc!. Contrairement à Bitcoin ou Ethereum, il rend les transactions intraçables par défaut. Cela en fait un outil de protection pour certains… et un cauchemar pour les régulateurs. Les agences fiscales, notamment en Europe et aux États-Unis, s’intéressent de près aux utilisateurs de cryptos anonymes. En 2024, l’IRS américain et Europol ont renforcé leur surveillance autour de Monero.
L’achat de Monero ne constitue pas une infraction en soi. Il reste parfaitement légal dans la plupart des pays occidentaux. Mais son usage soulève des soupçons automatiques, surtout si vous l’achetez sur des plateformes centralisées puis que vous le transférez vers des portefeuilles anonymes.
KYC et traçabilité partielle par le fisc
Depuis la directive européenne AMLD5 et ses évolutions, les plateformes d’échange doivent imposer des procédures KYC (Know Your Customer). Si vous achetez du Monero sur Kraken, Binance ou d’autres exchanges enregistrés, vous êtes donc identifiable. Le fisc peut remonter l’achat à votre identité. C’est là que l’alerte fiscale peut se déclencher, non pas immédiatement, mais si vous ne déclarez pas la détention ou la plus-value éventuelle.
En France, le simple fait de posséder un compte sur une plateforme étrangère doit être déclaré. L’omission entraîne 750 € d’amende par compte non déclaré. De plus, l’administration fiscale peut croiser les données des exchanges avec votre patrimoine déclaré. Elle dispose, depuis 2023, d’une cellule crypto rattachée à la Direction générale des finances publiques.
Risques de redressement du fisc et profilage algorithmique
Les outils de l’OCDE et de l’Union européenne intègrent l’analyse algorithmique de transactions suspectes. L’utilisation de coins anonymes est considérée comme un “facteur de risque élevé” dans le blanchiment d’argent. Même sans preuve d’activité illégale, le simple usage répété de Monero peut déclencher une surveillance renforcée.
Le fisc peut ainsi redresser un contribuable si les flux Monero ne correspondent pas à ses revenus déclarés.
Cela a déjà eu lieu aux États-Unis. En France, les premières procédures en ce sens ont émergé discrètement en 2024. Les profils à forte activité sur les mixers, les DEX ou avec des volumes importants sont particulièrement ciblés.
Comment rester dans la légalité
Achetez votre Monero sur des plateformes enregistrées auprès de l’AMF ou de l’ESMA. Déclarez tous les comptes étrangers d’échange de crypto. Tenez un journal de vos transactions, surtout si vous convertissez Monero en euros.
Les obligations fiscales incluent la déclaration annuelle des comptes et des plus-values. En France, au-delà de 305 € de gains, vous devez remplir le formulaire 2086. Même pour un actif confidentiel comme Monero, les règles s’appliquent. La loi ne distingue pas entre une crypto “traçable” et une autre.
Extrapolation à venir régulation renforcée
L’UE prépare le règlement MiCA 2, qui pourrait intégrer des restrictions explicites sur les cryptos anonymes. Certains pays envisagent même leur interdiction totale. Le Japon a déjà banni Monero des plateformes réglementées. L’Australie et les États-Unis pourraient suivre.
Dans ce contexte, acheter du Monero deviendra plus compliqué sur les plateformes classiques. Le marché P2P (pair-à-pair) ou les DEX (échanges décentralisés) resteront des alternatives, mais leur usage non déclaré accroît le risque fiscal et pénal.
Conclusion transparence et vigilance
Acheter du Monero n’est pas un crime. Mais dans le climat réglementaire actuel, cela déclenche une vigilance renforcée des autorités fiscales. Pour rester dans la légalité, il faut déclarer ses comptes, ses achats, ses ventes, et éviter l’usage de Monero pour dissimuler des flux.
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Le futur proche annonce des contrôles plus stricts, une traçabilité indirecte améliorée et des sanctions plus systématiques. La confidentialité ne doit pas être confondue avec l’impunité. Monero peut protéger la vie privée. Pas vous soustraire à vos obligations fiscales.