L’Union européenne a tranché, à partir de 2027, Monero (XMR) ne pourra plus s’échanger sur aucun marché réglementé européen. Cette décision, inscrite dans la directive RGPT (Règlement sur la Gouvernance des Paiements Transfrontaliers), ne laisse aucune place à l’ambiguïté : Monero est incompatible avec le futur cadre financier européen.

Cette fois, pas de débat technique ni de marge de manœuvre juridique. Contrairement à Dash ou Zcash, Monero n’a jamais cherché à se « normaliser ». En effet, il a toujours assumé sa raison d’être : la confidentialité absolue.

Monero supprimé des plateformes et des portefeuilles dès 2027

Binance, Kraken, Bitstamp ont tous confirmé leur intention de déréférencer Monero pour les utilisateurs européens d’ici 2027. Les portefeuilles non-custodial sont dans le viseur. Certains opérateurs reçoivent déjà des injonctions à bloquer tout transfert interne ou externe lié à XMR.

Les nœuds publics se replient vers des territoires juridiquement opaques. Notamment, le Panama, la Biélorussie ou les Seychelles. D’autres tombent. Les développeurs se cloisonnent. Les mises à jour se poursuivent en circuit fermé et Monero devient un projet clandestin à ciel ouvert.

Monero trop anonyme pour être toléré

Monero n’a jamais fait semblant. Chaque transaction masque l’adresse de l’émetteur, du récepteur et le montant. Aucune blockchain n’est plus opaque. En l’occurrence, ni plus efficace dans sa mission.

C’est précisément ce qui le condamne. Dans l’esprit des régulateurs, Monero est l’ennemi structurel des normes KYC et AML. Il ne peut pas être régulé. Donc il doit disparaître.
Ironie : c’est justement cette radicalité, assumée depuis 2014, qui avait forgé la confiance d’une communauté mondiale.

Monero pousse l’écosystème Web3 dans ses retranchements

Monero devient un cas d’école. Son bannissement marque une rupture : les cryptos centrées sur la vie privée deviennent désormais illégitimes par défaut. Les conséquences sont profondes. Des projets intègrent des modules de traçabilité native pour survivre. La DeFi se restructure. Les wallets non custodial deviennent suspects.

L’innovation technique recule au profit de l’obéissance réglementaire. Le Web3 version européenne ressemble de plus en plus à une zone surveillée.

Monero exilé, Monero réinventé dans l’ombre 2027

Mais Monero n’est pas effacé. Il change de forme. Des forks naissent sur des blockchains résistantes à la censure. Des réseaux communautaires montent en puissance, avec échanges pair-à-pair, tunnels Tor intégrés, et plateformes anonymes locales.

Monero devient l’épine dorsale d’un écosystème parallèle : places de marché alternatives, services hors radar, smart contracts anonymes (via FHE ou zk-tech). Des zones grises s’ouvrent à lui : Balkans, Afrique de l’Ouest, Asie centrale. Monero devient une monnaie d’exil.

Voir aussi: La poussée discrète mais puissante du XMR de Monero

Cependant, depuis début avril 2025, Monero a connu une progression notable, passant d’environ 220 $ à plus de 300 $ fin avril, avant de se stabiliser autour de 282 $ début mai . Cette hausse a été soutenue par un volume de transactions élevé, atteignant entre 120 et 125 millions de dollars sur 24 heures, témoignant d’une demande accrue.

Et si Monero tombe aujourd’hui, combien d’autres suivront en 2027 ?

Le précédent Monero redessine l’avenir des cryptos. D’autres sont déjà menacées : Zcash, Secret, Aleph Zero, les bridges privés. L’Union européenne envisage d’interdire les mixers, les wallets open-source non contrôlés, et certaines dApps anonymes dès 2028.

Enfin, les États-Unis et le Japon observent et testent leurs propres interdictions. L’euro numérique, lui, s’impose comme la version “propre” de la blockchain — traçable, programmable, contrôlable.

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