Le retour inattendu du cours du Monero (XMR) s’explique par une série de signaux techniques puissants et un regain d’intérêt pour les actifs confidentiels. Le cours du Monero (XMR) a bondi de 37 % en moins de deux semaines. Le Token avait connu une lente érosion depuis 2022, coincé entre des pressions réglementaires et un désengagement des plateformes. Mais depuis la mi-mai 2025, le XMR brise sa résistance des 160 dollars. Son volume hebdomadaire a triplé, atteignant 580 millions de dollars, selon CoinGecko.
Les données on-chain révèlent une reprise de l’activité des adresses dormantes. Près de 40 % des XMR déplacés sur les 10 derniers jours proviennent de portefeuilles inactifs depuis plus de 6 mois. Ce phénomène annonce un repositionnement stratégique de certains fonds qui parient sur le retour de l’anonymat comme valeur refuge.
Contexte géopolitique et réglementaire
La recrudescence de lois extraterritoriales, notamment aux États-Unis et au sein du GAFI, pousse plusieurs opérateurs à revoir leur exposition aux monnaies transparentes comme l’USDT ou l’ETH. Le durcissement des règles FATF Travel Rule a déjà provoqué l’exclusion de plusieurs tokens anonymes sur Binance et OKX en 2024. Mais Monero, grâce à sa communauté résiliente et sa structure décentralisée, a résisté. Les derniers correctifs sur la version 0.18 de son protocole ont renforcé les signatures en anneaux et les preuves de connaissance nulle.
Cette avancée technique repositionne XMR comme l’unique acteur crypto à la fois viable, stable et inviolable sur le terrain de la confidentialité. Les utilisateurs ne choisissent plus Monero uniquement pour l’anonymat, mais aussi pour la cohérence de son code open source et la résistance aux censeurs.
Utilisations croissantes hors des exchanges
Les transactions P2P via des marketplaces comme Haveno, LocalMonero ou Serai DAO connaissent une croissance exponentielle. L’interdiction de Monero sur les exchanges centralisés (CEX) ne fait que renforcer l’autonomie du réseau. Le nombre de nœuds actifs a dépassé 10 000, en hausse de 28 % depuis janvier.
Voir aussi: La poussée discrète mais puissante du XMR de Monero
Les développeurs d’Apps sur darknet et les systèmes de paiement décentralisés pour les ONG en zones à haute surveillance (Iran, Myanmar, Syrie) favorisent également XMR. Un rapport confidentiel d’Interpol (fuité sur Reddit) montre que Monero reste le moyen préféré pour les transferts de fonds illicites — mais aussi pour les activistes sous surveillance étatique.
Réactions du marché crypto global après le retour XMR
Ce réveil de XMR crée une onde de choc dans l’écosystème. D’autres projets de confidentialité comme Zcash (ZEC), Beam ou Dero en profitent, sans égaler le retour de Monero. Le Bitcoin subit un léger reflux de dominance (passée de 52,3 % à 50,9 %). L’ETH reste stable, mais les jetons orientés conformité (comme Chainlink ou USDC) montrent des signes de désaffection chez les investisseurs en quête de discrétion.
Certains Hedge Funds crypto rééquilibrent leur portefeuille en intégrant une exposition de 3 à 5 % à XMR. Cela renforce sa liquidité OTC, même hors plateformes. La volatilité implicite du XMR est passée de 42 % à 63 %, selon Deribit.
Extrapolations et scénarios à surveiller
Monero pourrait devenir l’« or numérique noir » dans un contexte global de répression financière. Si des plateformes DeFi comme ThorChain ou Maya Protocol étendent leur support au XMR, alors l’actif entrerait dans une nouvelle phase d’intégration décentralisée. De même, l’implémentation de bridges XMR-ETH via zk-SNARKs permettrait une incursion du jeton dans la DeFi tout en maintenant l’anonymat.
En parallèle, les gouvernements pourraient intensifier la pression, poussant à des interdictions au niveau des wallets non custodials. Mais ces mesures seraient difficiles à appliquer sans rompre la neutralité du réseau internet.
Le retour XMR n’est pas une simple hausse spéculative
Pour résumer, il traduit un tournant stratégique dans la quête d’un internet financier libre et opaque. L’enjeu dépasse la spéculation. Il concerne la structure même des futurs échanges mondiaux dans un monde de plus en plus surveillé. Monero redevient central — non pas pour fuir la loi, mais pour défendre un droit fondamental : celui de transiger sans être vu.